Mon enfant mord, comment l'aider ?

« Mon enfant mord, on me dit qu’il est violent, comment l’aider ? Pourquoi fait il cela ? Est-ce normal où dois-je le mettre direct en maison de correction ? « 

Mon enfant mord, mais pourquoi ?

Tout d’abord, on sait aujourd’hui que le cerveau de l’enfant ne fonctionne pas comme le notre.

L’enfant réagit là où, normalement, l’adulte réfléchit. 

La partie du cerveau qui prédomine chez lui est le cerveau reptilien ( ou archaïque). Cette partie du cerveau aide à survivre et à se défendre.

Pour l’enfant, il va donc parfois, se défendre face au copain de la crèche qui lui prend son jouet…

En plus de cela, il croque car ses émotions débordent de partout . Sauf que, lui, n’a pas les mots pour les exprimer. C’est pour cela  qu’il réagit maladroitement.

Pour finir, il a soif de découvrir le monde qui l’entoure et pour cela, il doit toucher mais aussi goûter. Et oui, même l’épaule de  son cousin !

C’était une petite introduction pour vous faire comprendre, en partie, pourquoi l’enfant  mord.

Comment expliquer les morsures ?

Dans un premier temps, si vous avez en tête les différences entre son cerveau et le vôtre, c’est déjà, un bon début. Vous pourrez même l’expliquer au personnel de la crèche qui le stigmatise. Non, un enfant n’est pas violent mais il peut avoir des gestes maladroits.

Souvent, l’enfant qui mord a entre 18 mois et 3 ans et ne parle pas encore très bien. Il est submergé par une émotion, positive ou négative, et cette frustration va le pousser à mordre ou à pousser.

Autre chose à prendre en compte, la bouche est le lieu privilégié des sensations de plaisir de l’enfant. C’est cette bouche qui le relie au biberon ou au sein de sa mère, qui le relie à des sensations agréables. Au début donc, il met tout à la bouche et, d’un coup, il ne peut plus ? Pas toujours facile de le stopper dans son élan.

Et puis, son père lui a encore dit ce matin qu’il était « à croquer » donc ça veut bien dire qu’il peut mordre non ?

Allez, avouez, qui le dit ?

Comment réagir face aux morsures?

Tout d’abord, observez-le. À quel moment mord-il ? Une altercation sur un jouet ?  De la fatigue ?  Ces observations vous aideront à mieux le comprendre et à mieux l’accompagner.

Par exemple, la morsure peut signaler, chez certains, que la distance entre son corps et le corps de l’autre n’est pas claire. Il mord  alors souvent quand d’autres entrent dans sa bulle,  par exemple quand un copain s’approche trop près de lui. Cela arrive donc plus souvent en collectivité qu’à la maison.

Il peut aussi mordre si il a des difficulté à entrer en communication avec les autres ?

Vous pouvez alors lui faire une proposition : « Je vois que tu regardes Joséphine, tu veux qu’on aille la rejoindre dans le bac à sable ? »

Ensuite, notifiez toujours l’interdit: c’est interdit de mordre. Attention ensuite à plus prendre soin du mordu que du mordeur. Le fait de faire mal à l’autre n’est pas le moyen d’attirer l’attention.

Prêtez-lui les mots qu’il n’a pas : « J’ai vu que ta petite sœur avait pris ton jouet et elle n’avait pas le droit. Mais ce n’est pas la bonne manière de lui dire car il est interdit de mordre ».

Vous pouvez aussi faire des jeux de rôle avec des peluches ou des poupées pour lui montrer comment faire autrement.

Passez un peu de temps avec lui. Valorisez-le, montrez-lui comment il peut communiquer avec l’autre, comment il peut dire « non je ne veux pas » au lieu de faire mal.

Veillez à travailler sur les causes qui le poussent à morde. Si vous lui proposez de mordre son doudou ou un coussin dédié à chaque fois,  vous n’agissez que sur les conséquences de son mal-être, pas sur les causes. C’est pourquoi l’observation et la prise de recul sont importants.

Prenons le cas de l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur par exemple. Pas facile à gérer pour le grand et parfois, besoin d’attirer l’attention….

Mon enfant mord à la crèche,que faire?

Vous avez été convoqué par la directrice et les autres parents de la crèche ont mis l’étiquette « tyran » sur votre enfant ?

Commencez par respirer, souffler, et voici quelques pistes de réactions. 

Souvent, l’enfant mord peu chez lui. Il mord davantage en collectivité, quand il passe la journée dans le bruit, entouré de plein petits humains. Là-bas, les frustrations et concessions sont nombreuses. Et puis à l’âge de la crèche les enfants ne sont pas des êtres « sociaux ». L’autre est souvent un étranger qui dérange.

C’est pourquoi il est primordial de demander à l’équipe à quels moments votre enfant mord. Et ce qui est mis en place. Vous ne pouvez pas les aider à gérer des moments où vous n’êtes pas là.

Par exemple en collectivité, les jouets sont souvent en un seul exemplaire. Pour 20 enfants. A un âge où ils ne savent pas partager car ils n’ont pas conscience de l’autre….Vous voyez où je veux en venir ?

J’ai longtemps été cette directrice qui convoquait les parents. Jusqu’au jour où j’ai pris du recul et observé mon équipe qui stigmatisait le mordeur ( et moi aussi). Nous avons donc changé, accompagné les enfants, travaillé sur l’offre de jouets. Puis nous avons accompagné ses enfants avec des mots. De la bienveillance. Nous ne parlions plus de cela le soir aux transmissions. Changement spectaculaire et non, je n’exagère pas. Depuis, je forme les équipes de crèche sur ce sujet.

Conclusion

Au cas où, juste au cas où cela vous traverserait l’esprit, un parent qui mord son enfant pour lui montrer que c’est interdit, ce n’est pas la solution. 

Si vous voulez allez plus loin n’hésitez pas à lire mon livre, aux editions Jouvence:

 » Vous êtes déjà le parent idéal »

Et si vous êtes excédées, allez-faire un tour sur le site du Mamakiff:

Yog’in mama